Dernière manche de la Women’s Cup 2017. Grande finale durant les 12 h de Magny-Cours ! Je peux vous assurer qu’au-delà des surprises, cette dernière course aura surtout été le rendez-vous des émotions et des larmes…

Mercredi 31 mai : départ pour Magny-cours

Pour cette dernière manche à Magny-Cours, j’avoue m’être fait un gros kiff en louant pour ma petite équipe un camping car ! J’avais deux belles excuses pour craquer : les prévisions météo promettaient de la pluie et je me coltinais déjà depuis une semaine des béquilles à cause d’une fracture du plateau tibial découverte après ma chute en entraînement à Lédenon ! Bref, il me fallait une maison roulante. C’est donc dans notre joyeux « motorhome » que nous avons pris la route, Jean-François le plus beau des Super Mario, Jean-Luc notre top photographe, Dida et moi ;-)

campingcar

Hadi allait lui nous rejoindre le lendemain accompagné pour l’occasion, de mes fidèles compagnons à 4 pattes « BatLulu » et « WonderSushi » sans oublier, je l’espère, Panini.

Peut être une occasion de clonage? Avec les chiens d’Erika et de Steffie, autant vous dire que notre paddock a fini par ressembler à un élevage de carlins ;-)

Jeudi 1er juin : essais

Après une bonne nuit de sommeil dans un vrai lit douillet, j’attaque cette première journée à Magny-Cours sous le soleil et bien reposée. Mais ma bonne humeur retombe comme un soufflet quand après quelques tours de piste je me rends compte que mon maître-cylindre déconne … encore ! Bout de ligne droite avant le virage d’Adélaïde, me voilà quasi sans freins avec une grosse frayeur en prime ! Même si mon pote Greg, un top pilote, me charrie souvent en me disant que les freins ça ne sert à rien, j’avoue m’être fait un peu pipi dessus et ai évité de peu la catastrophe…

Retour au paddock et Hadi se met au boulot. Changement du maître-cylindre… rien n’y fait, la poignée reste bloquée même en purgeant constamment. Et là, pour moi, c’est la « cata » ! Je dois rouler dans 20 mns. Du coup, recherche de la panne … Grâce à la Solidarité exemplaire dans les paddocks durant la Women’s Cup, tout le monde s’affaire à nous aider à trouver « le problème », on démonte, on remonte, on teste … On pense à plein de soucis « probables » alors que l’improbable s’était pourtant produit : le maître cylindre monté sur ma moto a déconné. Le maître cylindre tout neuf qu’on a monté en remplacement lui aussi : défectueux. Heureusement qu’on en avait un troisième de secours. Ouf !

« En avant Guingamp » et c’est avec précaution que j’ai repris la piste pour tester tout ce nouveau bazar ! Feeling retrouvé, les chronos ont commencé à descendre ;-)

Un grand merci à Erika qui m’aura aidée en me permettant de prendre sa roue… enfin jusqu’à ce qu’elle me fasse un signe de la main pour me dire au revoir … je ne l’ai plus jamais revue !

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Vendredi 2 juin : qualifications

La météo prévoit de fortes chaleurs et des risques d’orages pour l’après midi. Il va falloir tout donner sur la 1ère qualification du matin … à la fraiche. Partie devant avec ma top coéquipière Marthe, j’essaye de profiter de tours clairs pour prendre un bon rythme et claquer un bon chrono. Fin de la session, je termine cette 1ère qualification en P4 en améliorant un peu mon chrono. Mais rien n’est gagné car des filles me collent au derch ;-)

2ème qualification se passe comme annoncée sous une chaleur de plomb mais sans pluie. La piste est bien plus glissante et le grip beaucoup moins bon que le matin. J’enquille les tours en scrutant mon panneautage qui m’annonce une P5. Allez Lili, tu peux le faire ! A chaque tour j’ai l’impression de tout donner et chaque fois que je repasse sur la ligne, l’information elle, n’a pas changée ! Toujours P5 ! Fin des qualifications, je me loupe à l’entrée du pif paf et tire tout droit pour passer la ligne ! Oups ;-)

Résultat final, je partirai de la 2ème ligne en 5ème position. Tout le monde a roulé plus vite. Je rétrograde d’une place aux qualifications d’un chouïa, mais suis très heureuse car j’améliore malgré tout moi aussi mon chrono en 1,55 en prenant beaucoup de plaisir sur cette piste piégeuse ;-)

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Samedi 3 juin – 14h00 : Pré-grille

Chose promise, chose due : la météo ne s’est pas plantée. Il pleut comme vache qui pisse et c’est bien sous la flotte que nous allons prendre ce dernier départ. J’ai en mémoire que ma dernière expérience sous la pluie n’a pas été un exploit. Pour rappel, j’ai bel et bien torpillé Panini dans le bac à gravier et ramené plein de petits cailloux un peu partout en souvenir… Autant vous dire que la confiance n’est pas vraiment revenue depuis et que c’est avec beaucoup de stress que j’aborde cette course…

À quelques minutes de partir en pré-grille, j’élabore donc une stratégie de course avec mon team et surtout mon super « umbrella boy » : Super Mario Gitton !

Lili : « Dis moi Mario G, tu penses qu’on aura pas trop de peaux de bananes ? »

Mario G : « Avec toute cette flotte, la piste m’a l’air bien dégueulasse, mais t’inquiètes, surtout tu chopes le champignon magique à la sortie d’Estoril et tu mets le turbo ! »

Bref, ma mission : rester sur mes roues et passer la ligne d’arrivée. Une chute me ferait perdre ma 4ème place et pourrait aggraver ma fracture, alors INTERDICTION de tomber ! … Ordre de mon mec.

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Pour cette dernière manche, les organisateurs des 12h de Magny-Cours nous ont fait la surprise de nous mettre « à disposition » de très sympathiques « grid boys » sur la grille de départ. Bon, on en est pas encore à leur faire porter nos parapluies en « calbut » mais on a pas encore dit notre dernier mot… nous les filles !

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Samedi 3 juin – 14h30 : départ de la course

Yeux rivés sur les feux rouges, comme à chaque fois, mon coeur se serre dans ma poitrine jusqu’à l’extinction des feux… C’est parti ! Je m’élance et prends un bon départ qui me permet de me coller assez rapidement dans la roue des 2 filles devant moi. Très prudente dans les virages où Panini tortille du cul à chaque accélération, je commence à comprendre pourquoi on dit souvent qu’à Magny-cours, sous la pluie, on peut tomber facilement et sans comprendre pourquoi…

Et puis après avoir passé une certaine appréhension voilà que la course est stoppée. Drapeau rouge suite à une lourde chute d’Amélie. Nouvelle procédure de départ et j’ai le sentiment qu’il faut recommencer tout le boulot et reprendre des risques. Suite au conseil d’un pilote venu m’encourager dans la pite-lane, je décide de modifier l’électronique de ma moto avant de reprendre le départ… un changement que finalement je regrette une fois sur la piste, mais il est trop tard…

Ce coup-ci, moins bon départ, je suis comme figée, peur de tomber et de tout perdre. Je vois de nombreuses chutes et beaucoup de drapeaux jaunes s’agiter… les paroles de Maître Yoda me reviennent : « sur tes roues, quoiqu’il arrive, rester tu devras ». À un tour de l’arrivée je suis en 5ème position et me fais panneauter un +5 secondes sur mes concurrentes de derrière. Je me sens en sécurité et commence à relâcher le rythme. Mais voilà, un drapeau jaune s’agite à nouveau devant moi juste au moment où je remonte sur 2 attardées. Impossible de doubler sous drapeau jaune, je coupe complètement les gaz sans me rendre compte que les filles derrière moi m’ont du coup toutes rattrapée…

De P5 je passe à P8 en l’espace de quelques virages sans vraiment comprendre ce qui se passe et ne cherchant pas du tout à batailler… je passe le drapeau à damier soulagée d’être sur mes roues, mais avec un sentiment de culpabilité et un peu d’incompréhension… je suis déçue de moi, déçue d’avoir lâché trop tôt, même si j’ai aussi joué d’un peu de malchance…

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Samedi 3 juin : Podium et émotions…

Fin de course, sortie de piste, je m’apprête à rentrer au paddock quand un des commissaires de piste m’indique à moi et d’autres pilotes de me diriger vers le parc fermé sous le podium. Je ne comprends pas et rejoins mon homme qui me réconforte en me félicitant de ne pas avoir pris de risques et d’avoir terminé sur mes roues … c’était ce dont nous avions convenu avant tout … mais la déception ne me quitte pas, je m’en veux d’avoir lâché si prêt de l’arrivée après toutes ces batailles menées depuis des mois…

Et puis la surprise tombe d’un coup, Emma Claire vient me féliciter en m’annonçant que je termine 3ème du Championnat en 1000 cc suite à la chute de Gaëlle qui occupait la 3ème place devant moi. Ascenseur émotionnel et je m’effondre en larmes dans les bras de mon chéri.

Toute la pression, la colère, l’amertume me quitte pour faire place à une émotion que j’ai encore du mal à expliquer. Je n’arrive même plus à savoir si je suis triste ou heureuse tellement les larmes m’envahissent. Je me rappelle juste avoir pleuré autant dans des circonstances radicalement différentes, et je comprends alors que ma « super étoile » était bien là à mes côtés jusqu’à la fin du Championnat… ma maman…

J’avais tout « niqué » mon ricil, mais p…..  qu’est-ce que j’étais heureuse et fière de moi…

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En démarrant ce Championnat, je m’étais fixé pour objectif un top 10. Arriver à la finale de Magny-Cours en 4ème position était déjà pour moi au-delà de mes espérances. Alors terminer sur une marche du podium c’est un rêve inavoué qui se réalise.

Là haut sur le podium, face à tous ceux qui m’ont accompagnée, ce fut pour moi la plus belle façon de les remercier. Et je crois que cela s’est vu !

podium

Samedi 3 juin 19h00 : départ des 12h de Magny-cours

Après avoir mis à contribution un paquet de mecs, dont certains pilotes des 12h, on ne pouvait pas refuser de jouer les Umbrella girls à notre tour. Pas tout à fait remise des mes émotions, mais après une bonne douche, un ravalement de façade à cause des larmes qui avaient « tout foutu en l’air » mon maquillage et quelques bulles de Champagne, j’étais au taquet pour aller faire ma « pépette » !

Bon, heureusement qu’on était là car, à part les filles de la Women’s Cup, le soleil n’avait pas pointé le bout de son nez et c’est sous une pluie diluvienne et avec un vent à décrocher les cornes de tous les cocus de la terre, que l’on a paradé sur la piste !

Bilan de cette première expérience d’Umbrella girl sous le déluge : un brushing qui s’est transformé en tête de caniche, une paire de talons aux semelles râpées par le grip de la piste, mais des barres de rire avec les copines et les potes pilotes croisés sur la piste : d’incroyables souvenirs ;-)

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Samedi 3 juin jusqu’au bout de la nuit : fiesta !

De retour sous le barnum (qui d’ailleurs a fini par se faire la malle avec ce vent de dingue), il était temps de fêter ce résultat avec toute mon équipe et mes partenaires venus pour l’occasion. Peu fière de leur avoir en plus offert ce podium, je me suis fait une fête de les remercier à ma façon : bulles de Champagne et bonbons !

Une nouvelle course allait commencer : celle de la visite des barnums de chaque groupe de copines… voici un petit aperçu de notre soirée de folie, de rigolades mais surtout de partage. L’esprit de la Women’s Cup c’est aussi et surtout une incroyable ambiance en dehors de la piste et une belle aventure humaine

Podium et victoire pour l’ambiance de folie au barnum des Suisses !

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Dimanche 4 juin : « gueule de bois » , bande de potes et Moto GP !

Après une soirée arrosée (de pluie et de Champagne) à danser, sauter dans tous les sens… sans mes béquilles (pas bien!!!) … je peux vous dire que le réveil a été rude le lendemain. Genou en vrac et barre dans le crâne, c’est au radar qu’il a fallu commencer à tout ranger. Que de crises de rires quand on s’est toutes croisées sur le paddock la mine pâlotte et avec de petits yeux, mais une banane accrochée aux lèvres rien qu’en repensant à cette folle soirée !

Malgré ce manque de sommeil et cette sensation d’être à la ramasse, j’aurai tout de même eu assez d’énergie pour :

  • Aller encourager les potes qui faisaient l’endurance des 12h !
  • Mater le Moto GP !
  • Rouler avec le petit qui ne quittait plus sa nouvelle moto ;-)

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Magny-Cours était la finale et la dernière manche du Championnat de la Women’s Cup 2017. Une finale qui m’a offerte un des plus beaux moments de ma vie. Je repars avec les étoiles que j’avais sur le cul dans les yeux et une envie de chialer à chaque fois que je repense à toutes ces émotions que j’ai vécues avec ceux que j’aime. Je n’aurai pas trouvé le champignon magique, ni même balancé de peaux de bananes… mais j’ai bel et bien eu cette étoile magique qui m’aura accompagnée jusqu’au bout de cette aventure, et pas que sur mon poly…

La raison et des choix à faire dans la vie m’avaient fait dire que je ne referai pas la Women’s Cup l’année prochaine. J’ai finalement changé d’avis et compte bien tout faire pour revivre de tels moments…

« One life » qu’on dit ?!

Lil’Viber ;-)

Un ENORME merci à mes sponsors et partenaires que je ne remercierais jamais assez de me soutenir et de croire en moi : Bridgestone, Medicis Patrimoine, Eybis, Delerue L’Expérience Moto, Evo-X Racing, Société StickersShop, Dal Zotto Paris, GFM Su Misura, Aerographik, Zydus, Ford Cesson Sévigné, Riding Sensation, Pharmacie Lili, Bourgeois Sérigraphie, Creativ Store, Champagne Jeeper.

Merci à Alex et Eric de Médicis Patrimoine et Fabrice et Natalia de GFM Su Misura d’avoir été à mes côtés pour cette dernière manche pleine de rebondissements et de joie. 

Merci à Romain, de Champagne Jeeper de nous avoir du coup régalé avec tout plein de bulles de bonheur.

J’espère sincèrement vous avoir à mes côtés l’année prochaine pour continuer cette grand aventure ;-)

Merci aux organisateurs des 12h de Magny-Cours d’avoir eu cette petite attention en nous offrant des « umbrella boys » pour la grille de départ ; un clin d’oeil qui nous est allé droit au coeur. Merci à Emma Clair d’avoir été présente pour nous accompagner durant cette dernière étape de notre Championnat.

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Merci à ma top équipe Hadi, Thierry et Jean-François sans qui l’aventure ne pourrait exister…

Merci à Jean-Luc Couesme pour ses incroyables photos qui sont autant de souvenirs qui resteront à jamais gravés dans nos coeurs…

Crédit photos : Jean-Luc Couesme, Jacques Maury, Jean-françois Gitton

Site internet : www.jean-luc-couesme.com

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Un grand merci au talentueux Valentin Marchand pour la créa ;-)

Bravo aux gagnantes du Championnat 2017, Erika Jeannot en 1000 cc et Rebecca Bianchi en 600 cc. Mais surtout un énorme « big up » à toutes les filles du plateau de la Women’s Cup. Toutes ces femmes qui se sont inscrites, qui pour certaines, se sont blessées, mais qui se sont toutes données à fond quelque soit leur niveau, et qui n’ont qu’une envie … remettre çà l’année prochaine ;-)