Il y a moins d’un mois j’ai été invitée par la Sima, distributeur MotoMorini, Royal Enfield et Mash Motors, pour tester leurs nouveaux modèles. Pour être honnête, j’avoue avoir été plus séduite par la destination des essais  que par les mécaniques proposées. Moi qui pensais ne pas avoir d’idées préconçues, je me suis pris quelques claques dans la tronche…

L’île de beauté, les routes corse à moto, on m’en parle depuis tellement longtemps ! Moi qui passe 99 % de mon temps sur la piste, c’est aussi l’occasion de pouvoir « rider » dans de superbes conditions. Mieux qu’une bonne carte de restaurant, on a en plus la possibilité de choisir la ou les motos avec lesquelles on va aller s’en prendre plein les yeux !

Royal Enfield ? J’connais déjà avec ma belle Queen Royale Continentale GT dans le garage…

Mash ? À ce moment là, dans mon esprit c’est LA moto du bobo parisien qui n’a même pas son permis de conduire. Et çà me fait pas vraiment rêver…

Voyons voir, que vais-je donc prendre en entrée ? … Motomorini évidemment ! Bicylindre, italienne, même le logo de la marque semble fait pour moi 😄

Et alors que je découvre le « paddock » de notre road trip de la journée … bim ! Première claque dans ma face en découvrant le Side Force de chez Mash !

Un moteur plus puissant et plus coupleux. Un panier plus grand, une boite 5 vitesses avec une vraie marche arrière, un compteur digital et une multitude de possibilités de rangement. Mais surtout la gueule d’un side tout droit sorti de « La grande vadrouille ». Son atout principal, moins de 11000 euros pour rêver à des road trip à 3 en famille.

Clic, clac ! Photo avec la cop’s Alyson postée direct sur les réseaux sociaux. Et paf ! Texto reçu dans la seconde qui suit de la part de mon cher et tendre je cite : « Je te vois venir Lili, c’est hors de question… » 🤣

Match des idées préconçues : Lili 0 ; Mash 1 

En entrée : La Motomorini Corsaro ZZ

Il est temps de partir à la découverte des routes corses et de choisir pour cela ma première monture. Pas le temps de faire la fine-bouche, direct on me confie la moto « la plus puissante » du plateau. Je comprends que certains ont de suite envie de me faire plaisir et surtout de ne pas trop me dépayser de mon quotidien de motos de « pistarde ».  C’est donc avec la très jolie Motomorini Corsaro ZZ, un bicylindre de 139 ch que j’attaque le menu de cette journée.

« Fais gaffe, c’est un peu agressif  » me lâche en passant Fred (le big boss de la Sima). Allons voir ça…

« Fais gaffe aussi, on va passer dans les sous-bois, y’a plein de cochons et des vaches au milieu de la route, avec les bouses du coup ça glisse ». Hum, avec ce froid matinal en plus je sens qu’on va serrer les fesses et essayer de ne pas passer pour une bouse ou d’en lâcher une à mon tour …

La route, ce n’est à priori pas l’endroit où je suis le plus à l’aise sur un deux roues (vous comprendrez plus tard). En plus Fred, il a dit vrai à propos des cochons et des bouses de vaches. Et là, on est loin du gentil Porcinet, et plus proche du gros sanglier qui fait facilement 2 fois mon poids pour certains ! J’ai donc passé plus de temps à guetter l’animal potentiel qui peut débouler devant ma roue. Heureusement je pouvais compter sur l’excellent système de freinage (étrier Brembo 4 pistons et maître cylindre brembo PR16) de ce roadster au style incisif.

Nous voilà arrivés au premier spot pour faire des photos et des vidéos et là je commence à me détendre et à titiller la poignée de ce séduisant twin. Mais à peine ai-je le temps d’apprécier le côté rageur de ce roadster, qu’il faut déjà passer à la suite du menu. Difficile de vraiment découvrir le potentiel de cette moto sur ces toutes petites routes sinueuses empruntées tôt le matin. Un essai plus « caldu* » me laisserait moins sur ma faim ! je dis ça, je dis rien…

*chaud en corse

Je suis restée sur ma faim : ben t’auras de la Mash

Pour tout vous dire, sur ce genre de journées d’essai, on ne passe pas le même temps sur chacune des motos. Je n’ai également de mon côté pris que très peu de photos des bécanes mises à disposition, j’avais surtout à coeur de passer le plus de temps possible sur les motos plutôt qu’à côté d’elles. Moi qui n’avais misé que sur de la Motomorini, je me suis retrouvée à essayer 3 Mash.

Tout d’abord, la Six Hundred (mono cylindre 4T de 644 cc) sur quelques allers-retour le long de la plage avec un seul objectif : le comparo de poids vs la Royal Enfield Continental GT.

Puis je me suis retrouvée sur une Mash 125 British Seven, et enfin, à ma demande (si, si), sur une deuxième Mash 125, cette fois la X-Ride (qui n’est pas sur la photo). Et là je me suis pris une 2ème claque en ce qui concerne les idées préconçues.

Avant de continuer, il faut que je vous explique et vous raconte une histoire, celle du créateur de la marque.

Fred Fourgeaud a acheté son 1er cyclo à l’âge de 14 ans, une Malenca. À 17 ans il participait à sa 1ère course puis terminait vice-champion de France. Il devient par la suite pilote national puis international et participera aux 24h du Mans. À 22 ans, il ouvre sa première boutique de motos multimarques et en 2006 il achète la Sima afin de réaliser son rêve de gosse : celui de devenir constructeur moto. C’est à ce moment là que voit le jour la marque Mash dont le nom est inspiré des films américains des années 70. 1ère marque néo-rétro, avec une gamme qui comporte des 50, 125, 250, 400 et même 650 cc avec pour esprit commun « un grand plaisir de conduite »…

Voilà où je voulais en venir : au « plaisir de conduite ». C’est ce que j’ai compris quand j’ai vu Fred s’amuser comme un gosse sur cette 125 et ces routes de Corse. Je n’avais pas compris pourquoi il insistait tant pour que j’en prenne une. Il ne nous aura pas fallu longtemps pour nous prendre au jeu du « on se tire la bourre », abandonnant même derrière nous la majorité de nos compères 🤣.

Comme je l’ai dit je ne « mash » pas mes mots dans cet article et je vais être honnête. Quand j’ai commencé à accélérer j’ai eu l’impression d’être sur mon premier scooter il y a plus de 20 ans. On ne va pas se mentir, 15 cv ça ne t’arrache pas les bras. Mais quand j’ai vu ce grand monsieur « de par son palmarès et son expérience » s’amuser comme un gosse à essayer de toutes et tous nous semer, je me suis également prise au jeu. Et j’ai fini par laisser de côté mes à priori afin de ne chercher que le plaisir de conduire. Et, sur ces enchaînements de virolos des routes de Corse, je l’ai trouvé, j’ai pris un plaisir de dingue !

Seul bémol, les freins…

Match des idées préconçues : Lili 0 ; Mash 2 

Encore un petit creux ? Je vais grignoter un truc : une Royal Enfield Continental GT

Bon je ne vais pas vous en faire des tonnes, c’est LE café racer iconique de la marque. Cette moto je la connais dans son ancienne version car j’en ai justement une à la maison. Aujourd’hui par rapport à la mienne, on est sur un bicylindre de 648cc. On retrouve toujours ce look qui lui donne un charme fou et ce superbe réservoir qui en fait sa marque de fabrique. J’avais juste envie de me faire quelques allers-retours prés des vagues sur cette éclatante Mister Clean (« qu’on peut se voir dedans ») avec une question. Est-ce qu’elle pèse toujours un âne mort ?

Réponse oui. 217 kg pour la belle. Victoire donc par KO de la Mash Six Hundred avec ses 181 kg. Mais mon mec à beau dire que c’est une enclume, moi je l’adore ma Royale et j’y trouve un « grand plaisir de conduite » quand je vais m’amuser avec aussi bien sur la route que sur la piste.

On passe à table ! La Milano

« Et une Milano pour la 14 ! Et que ça saute ! »

Nan, je ne vous parle pas de pizza, même si leur origine commune et le fait qu’elles soient appétissantes pourraient les rapprocher ! Déjà sur le papier, cette Motomorini me faisait de l’oeil. Un moteur Bialbero 1200 CorsaCorta capable de te procurer la sensation de conduire une moto ancienne mais avec les technologies d’aujourd’hui. Un train avant qui rend la moto super maniable sur ces routes tortueuses. Fourche et amortisseurs réglables pour aller chercher encore plus de feeling couplés à un freinage Brembo parfaitement dosé pour s’adapter à la puissance de ce 1200. J’ai même regretté de ne pas avoir sorti la combar pour aller limer du slider.

Et cette gueule ! On retrouve encore une fois le style et l’élégance à l’italienne. Le phare rond à led, les détails de fixation du garde-boue apportent ce côté moderne. Tandis que le cadre treillis acier et la couleur rouge candy lui permettent de garder également un style plus classique. Elle est juste belle !

Et l’on ne pouvait plus m’arrêter lors de l’arrêt sur le 2ème spot pour faire les photos.

« Lili, tu veux pas te poser un peu avec la moto pour faire une photo devant la somptueuse vue ? »

Bon c’est vrai la vue était magnifique. Clic, clac, c’est dans la boite. Voilà que Fred, avec son regard joueur arrive vers moi.

« Tiens Lili, essaie la Milano en Super Scrambler maintenant, la fourche de la Milano rouge a été un peu trop bidouillée hier, je pense que tu vas préférer celle-ci ».

Pas de temps à perdre, j’enfourche la Milano en mode Scrambler et j’enquille les allers-retour sur cette magnifique route, entre les collines et les falaises. Le moteur de cette Milano se montre toujours très coupleux et disponible (bordel ce que j’aime le bicylindre), pas besoin de changer de rapports à tout bout de champ. Plutôt très agréable tout au long de notre périple et ce qui doit l’être tout autant pour une utilisation en centre ville.

Malgré 830 mm de hauteur de selle, elle se montre super accessible même pour les petits gabarits comme le mien. Merci au petit réservoir de 13 litres qui permet de rétrécir l’arrière et ainsi poser plus facilement les pieds au sol. En contre-partie, moins d’autonomie cela va de soi.

Il est déjà loin le moment où je « roulais sur des oeufs » le matin. Entre les « arsouillades » avec Fred et compagnie et le lâcher prise procuré par la beauté du paysage, je suis en totale osmose avec mes différents destriers. Moment privilégié de zénitude dans un cadre à couper le souffle avant de reprendre le chemin du retour pour 1h30 de ride.

C’est que du gâteau – La X-Cape

On a bien mangé mais il reste toujours de la place pour le dessert surtout quand il a l’air alléchant ! Oui parce-que d’office, il y a une seule moto que je n’avais pas du tout envisagé de chevaucher. La Motomorini X-Cape, une Adventure Bike (Trail) sur laquelle il faudrait me greffer des longueurs de jambes pour me sentir à l’aise. Mais depuis le matin, elle me fait de l’oeil. Moi qui n’ai jamais porté attention à ce type de moto, je la trouve particulièrement esthétique et agréable à regarder. Mais ce qui nous intéresse c’est bien de vivre des sensations non ?

845 mm de hauteur de selle, c’est certain je vais faire culbuto au premier feu rouge. Fred a bien compris que je suis à un poil de cul de craquer. Je sens bien qu’il est surtout curieux de voir un petit format comme le mien poser son derch sur ce genre de moto.

« Lili, allez essaie la X-Cape, regarde on en a une avec un kit de rabaissement ». Ben voilà, le mot magique qui rabaisse de 15 cm la hauteur de selle de la brêle ! Ni une, ni deux, me voilà déjà en train de galoper vers mon dernier destrier du jour. Ah la gourmandise !

Je découvre donc la conduite de ce bicylindre de 649 cc pour tout le ride de retour. Je n’ai malheureusement pas de photos sur cette X-CAPE puisque nous avons « cavalé » d’une traite afin de rentrer à l’heure et prendre notre avion.

Ce fut une révélation pour moi. Non seulement je ne trouve aucune contrainte à ce gabarit de moto, mais je découvre aussi cette conduite debout sur les cale-pieds qui me donne une sensation de dominer la route. C’est maniable et çà tient bien la route !

Rapidement nous nous retrouvons dans un bon rythme de croisière, alternant les routes sinueuses bitumées avec les chemin de terre traversés par les cochons sauvages ! Et là, excès de confiance et absence de mon meilleur ami (#tractioncontrol) me font passer très près de la correctionnelle 🙈

En traversant un pont plein de terre, un énorme cochon traverse juste devant ma tronche. Je freine fort mais remet les gaz un peu trop fort également.  Début de high side et magnifique cabriole. Florian le photographe qui roule derrière moi a juste le temps de me voir décoller au dessus de la moto et, par « on ne sait quel miracle », retomber dessus et continuer ma route comme si de rien n’était !

Maintenant je peux le dire « c’est passé c’était beau » ! 🤣

Au final, je crois que c’est la moto avec laquelle je me suis le plus amusée et qui aura été la plus adaptée à toutes ces belles routes de Corse. Seul bémol le pare-brise (pourtant réglable) dont la fixation centrale tombait pile dans mon champ de vision. Et oui même debout, je reste encore trop petite 🤣 !

J’ai volontairement très peu parlé des caractéristiques techniques de toutes ces motos et ne suis pas allée dans le détail de tous les équipements de série. D’autres l’ont déjà fait avant moi et il suffit d’un clic sur internet pour tout retrouver. J’ai surtout voulu partager avec vous la façon dont j’ai vécu cette merveilleuse journée de découverte ainsi que mon ressenti et le plaisir pris sur les routes avec chacune de ces motos.

Avec chacune leurs défauts et leurs qualités, ces motos m’auront finalement démontré que les seuls freins et les seules idées préconçues viennent de nous-même…

Lil’Viber

#legrandplaisirdeconduite


Plus d’informations

www.mash-motors.fr

www.motomorini.eu

www.simamoto.fr

Lili porte un blouson femme Ripley RST (clique ici pour voir l’article) et un casque Broozer Bell


Photos : Rodolphe Herpet / Florian Meuret