La 4ème manche et finale du Championnat de France 2019 s’est déroulée sur le circuit de L’Anneau du Rhin. Une semaine de compétition sous un cagnard que je n’avais encore jamais connu. D’ailleurs le week-end a été chaud, très chaud, bien plus que je ne l’aurai imaginé…

Nous voilà en Alsace, la région de la choucroute et de la Flammekueche. Autant vous dire qu’avec la canicule annoncée, ce n’est pas ce week-end que nous allons déguster ces spécialités locales. Et, dès notre arrivée, la canicule s’attaque d’abord à mon fidèle Lulu, carlin de 14 ans. Après une heure de panique où nous avons tous cru à une mort certaine de mon petit chien, SuperLulu a ressuscité comme par magie ! Premier coup de grosse pression…

Place à la découverte de ce nouveau circuit et à une journée de roulage avec ma concurrente mais surtout super copine Nordhalle ! Depuis Carole, un déclic s’est passé avec Big Panini et nous commençons à trouver les réglages qui me permettent de mieux apprivoiser cette grosse bête !

Les chronos descendent, le plaisir est là. Un vrai coup de coeur pour ce petit circuit au milieu de la forêt. Ça sent à nouveau la grosse bagarre en course avec Nordhalle ! Contente Lili ? Pas complètement. Big Panini pète le feu dans cette longue ligne droite en s’approchant des 300 km/h… Mais j’ai encore du mal à la faire tourner dans toute la partie sinueuse du circuit. Une nouvelle démul’ à tester durant les essais du samedi et le tour devrait être joué ;-)

En attendant les essais et les qualifications du samedi, il faut faire avec une chaleur écrasante et trouver de quoi s’occuper. Certainement le moment « idéal » pour faire un peu de « presse revisitée » avec mes Battlax V02 ;-)

Samedi 28 juin – Essais ✅ et Qualifications  ⏱ 

Il est 8h00 L’Anneau du Rhin s’éveille, lalalala… Partie avec ma nouvelle démule, je me sens de suite en harmonie avec Big Panini. Je ne fais que quelques tours histoire de valider ces nouveaux réglages et nous économiser moi et ma moto par cette chaleur harassante. Et puis on continue d’appliquer la nouvelle façon de travailler depuis Carole, « on arrête de faire des ronds pour faire des ronds ! ». « Job is done », je rentre ma grosse à notre petit campement !

2ème séance d’essais libres, se mettre dans un bon rythme dès les premiers tours, faire un chrono et rentrer. J’attaque le 3ème tour avec des chronos qui commencent à fondre autant que moi dans ma combinaison.

Puis c’est le drame…

Fond de 6 en bout de ligne droite, plus d’inertie moteur. Je me retrouve en roue libre sans pouvoir descendre mes vitesses. Un énorme nuage blanc derrière moi plonge la piste dans un brouillard épais. Je comprends rapidement qu’il s’agit probablement d’une casse moteur et je me mets de suite hors trajectoire. Tirer dans le bac à cette vitesse ne laisserait aucune chance à Big Panini, ni à moi d’ailleurs. J’essaye tant bien que mal de m’arrêter, mais l’huile que je vidange sur la piste et sur mon pneu, ne me laisse aucune chance. C’est la chute !

Je m’empresse de courir vers ma moto pour éteindre le moteur. Les commissaires de piste accourent eux extincteurs en main en raison de la fumée qui s’échappe de ma belle. Je m’effondre en larme sur le bitume, devant ma Panigale couchée sur le flanc, agonisante, comme mon Lulu quelques jours plus tôt.

C’est fini… mon Championnat se termine là et je vois ma 3ème place au général s’envoler devant mes yeux noyés de larmes…

Puis les larmes font place à la douleur qui commence à envahir mon bras gauche et mon pouce droit. Plongée dans la piscine d’un Team pour glacer tant bien que mal mon bras qui commence à s’engourdir de plus en plus, j’essaye de me convaincre que ce n’est rien. Mais mon kinésithérapeute de mari, en voyant la déformation de mon avant-bras, ne me cache pas son inquiétude…

« Lili, j’ai peur qu’il soit cassé, il faudrait aller au urgences passer une radio pour vérifier ».

Mais les qualifications sont dans l’après-midi et, vu le temps que çà prendrait, aller aux urgences ne laisserait aucune chance de pouvoir faire la course, même s’il n’y avait pas de fracture. Donc on décide de glacer au max et d’attendre de voir comment évoluent mes blessures. S’il est possible de rouler pour valider un temps qualif pour la course, on va pas se gêner. Ni une, ni deux, toute mon équipe accompagnée de Pascal et Nordhalle, s’affairent à passer la moto de mon chéri à mes couleurs puis la passe au technique pour que je puisse au moins faire la Q2. Si tant est que je sois physiquement en mesure de la faire.

Oui je suis obstinée comme une tête de mule.  Le dialogue avec le médecin qui m’a ausculté sur place en est une bonne démonstration…

« Et quand je fais ça, ça vous fait mal ? » Moi : « Euh, pfff, ça va… aie »

« Et là ? « Euf, pfff, ça va… ouille » 

Hadi : « Lili dit la vérité ! Vous savez elle est dure au mal… » « Bon, si tu arrives à faire 2 pompes, tu peux y aller »

1 heure plus tard, me voilà comme une gosse à qui on a promis un gros cadeau. Je fais mes 2 pompes et enfourche  la 899 Yellow de mon chéri ! Chrono validé. Je sauve ma mise en pouvant prendre le départ de la course du lendemain à la 8ème position.

Maintenant reste à voir si mon physique me le permettra… encore…

Dimanche 29 juin – course et finale 🏁

Le réveil est difficile, un petit nouveau est venu s’inviter durant la nuit. Mon pouce droit à triplé de volume et peine à rentrer dans mon gant de moto. Et la chaleur n’arrange rien… Exit l’objectif du podium en course, il faut conserver le podium final. Ben oui parce qu’on a pas fait tout çà pour échouer au pied du podium quand même ?!

La nouvelle stratégie est de « jouer les épiciers » : rester sur mes roues et jouer placée pour laisser ma concurrente pour la 3ème place derrière moi. Surveiller le panneautage, serrer les dents, et terminer cette course sans mettre au tas la belle de mon chéri. Bref, oublier mon orgueil sur la piste (dur, dur…).

Feux éteints, départ de la course. Je fais un départ canon qui me propulse à la 4ème position durant 3 tours. Mais rapidement, plus que la douleur, c’est la raison qui me contraint à laisser filer la tête de course, laissant de nombreuses concurrentes me passer sans états d’âmes. +10 secondes sur ma concurrente de la P3, je relâche le rythme et laisse descendre mon orgueil bien au fond de mes bottes.

Je passe la ligne d’arrivée à une pénible et amère 10ème place. Mais sur mes roues et avec un objectif rempli : conserver ma 3ème place au général du Championnat de France en 1000 cc !

Les larmes de « décompressions », de « douleur » et « d’opiniâtreté » font rapidement place à celles du bonheur et du partage.

Place à la fête sur le podium, puis dans le paddock !

Ce Championnat se termine bien avec en même temps avec un peu d’insatisfaction personnelle.

J’ai découvert une nouvelle moto sur le tard. Eu du mal à trouver le mode d’emploi. Pour finir par terminer la dernière manche sans elle, au moment où l’alchimie prenait. Mais je suis heureuse de ne rien avoir lâché. D’avoir été présente sur ce Championnat malgré un cancer qui m’avait au départ enlevé tout espoir d’y participer.

Toute cette saison n’aurait jamais eu lieu sans mon intarissable motivation. Elle n’aurait surtout jamais eu lieu sans toute celle de mon équipe, de mon homme, de ma famille et de mes amis…

Henry Ford à dit :

« Se réunir est un début ; rester ensemble est un progrès ; travailler ensemble est la réussite »…

Mais que nous réserve 2020 ! ;-)

Li’Viber ;-)


Merci à mon homme, qui m’a martelé en tête « tu roules avec ma moto, comme si c’était la tienne (#sicasséepasgrave). Mais bon, j’ai pas réussi ;-)

Merci à tout mon Team d’amour, je n’ai plus assez de mots pour vous exprimer combien je vous aime…

Merci à tous mes partenaires : Bridgestone / Medicis Immobilier Neuf / Bihr / Bell / RST / CL Brakes / Stema Racing / Lightech / Delerue L’Expérience Moto / EYBIS / SIXS / Ipone / Société Stickersshop / Evo X Racing / Aerographik  / VM Graphik / Dal Zotto Paris / IRC Components / Test Your Fun / Ducati West Europe / Riding Sensation / Pole Position 77 / Stickersdeluxe / Sbam / My Big Bang / PAM Racing / LLB Services / La Becanerie

Bravo à ma copine Nordhalle qui termine vice-championne de France avec de magnifiques courses à son actif. Bravo à Jennifer pour ce titre remporté en mode MM93 avec un casque Lorenzo (toutes les victoires, toutes les pôles, tous les meilleurs tours en course) ! Bref, intouchable !

Bravo à toutes les filles de ce Championnat. Les meufs elles mettent du gazzzzzzz !!!!! ;-)